Ivry-sur-Seine, 2005.
Sección: Artículos, historia.
1. La langue des signes : le contexte historique.
Depuis Platon, des témoignages attestent, de loin en loin, que les sourds1 communiquent entre eux au moyen de signes gestuels. Après qu’au Ve siècle, saint Jérôme a reconnu que les signes permettent aux sourds de comprendre l’Évangile, au XIIIe siècle Thomas d’Aquin les invite à y recourir pour se confesser. Le regard qui est porté sur les sourds est souvent favora- ble : ils apparaissent comme disposant d’un langage qui, dans certains domaines, se montre au moins aussi efficace que les langues vocales. Montaigne livre une observation personnelle : « […] nos muets discutent, argumentent, et content des histoires par signes. J’en ai vu de si souples et si formés à cela, qu’en vérité il ne leur manquait rien à la perfection de se savoir faire entendre ». Descartes définit l’homme par ses « paroles ou autres signes », précisant aussitôt : « Je dis les paroles ou autres signes, parce que les muets se servent de signes en même façon que nous de la voix. » Pour « obtenir les véritables notions de la formation du langage », Diderot, dans sa Lettre sur les sourds et muets, renvoie « à celui que la nature a privé de la faculté d’entendre et de parler »2. On ne répugne pas à convoquer la figure du sourd-muet pour penser des questions fondamentales sur la nature et l’origine du langage.
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